l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

jeudi 29 décembre 2011

Crossroads/16















Croisement qui se ferait, cette fois, en un lieu précis : la place de la bataille de Stalingrad, à Paris, au-dessus de laquelle passe la ligne 2 (reprendre le métro pour aller travailler en 2012 ? la question se pose), centre du 103 bis, ce texte corrélé à Fenêtres open space dont le début va paraître dans le nouveau numéro de la revue d'ici là ; point de départ du "décor" écrit cette année, Décor Lafayette, allez, disons, roman, en retravail (préciser, ajouter des repères, voir si l'on coupe, etc). 

Fiction : 
dans Décor Lafayette, au lieu de se rendre à Haussmann on pourrait bifurquer, tourner à droite, passer devant la gare du Nord, ça donnerait Franck
On se fierait à la structure, à l'avancée du personnage, sans lien vers les grands magasins : ça deviendrait Dita Kepler.
On réduirait le grand mag à de simples boutiques, le boulevard à la rue : Décor Daguerre apparaîtrait.
On reviendrait sur nos pas, suivrait une femme au lieu d'un homme, abandonnerait la rue pour le canal de l'Ourcq : tu n'es jamais seul/e dans la nuit, entendrait-on après un concert au 104.
Ou encore, partant de Stalingrad mais décidant de se fier au panneau "Parc de la Villette Sud" au lieu de "Gare de l'Est Gare du Nord République Châtelet" (itinéraires inscrits, proposés au début de DL), arriverait-on près de la Grande halle, The Trinity Session, l'album des Cowboy Junkies en tête.

Fiction en extension, dans ce que j'en espère, du moins - imaginer un jour pouvoir tout réunir, sans rien clore.

jeudi 22 décembre 2011

Le décor en pause


parce que le décor cent fois de suite risquerait de lasser un peu
parce qu'il est bon de faire une pause et que, pendant la pause, je vais continuer à retravailler ce texte 
DL reviendra après les fêtes
à bientôt

Décor Lafayette #15















Repère : la place de la bataille de Stalingrad à Paris d'où l'on part pour se rendre aux grands magasins


ceux qui mangent en marchant, celle qui roule son caddie, ceux qui poussent leurs affaires, les coquettes, les hagardes, les sportifs, les fumeurs 

mercredi 21 décembre 2011

Décor Lafayette #14
















Y aurait-il du danger, du risque dans ces lieux ? (il ne s'agit pas de polar) 

mardi 20 décembre 2011

Décor Lafayette #13
















Je brille, je coupe, raye et blâme, sectionne. Je fais parure à moi seul, j'ornemente et j'aveugle, dis que je m'appelle beauté, on me croit. 

lundi 19 décembre 2011

Décor Lafayette #12
















Une question, une réponse : la vendeuse se baisse, se relève. Elle expose, justifie, replie le papier de soie, présente ses excuses. Derrière le sourire on cherche l'agacement : il y est, mais indétectable. Prendre en faute la fille, accentuer le rictus ce sera tout le jeu. Exquis programme.

dimanche 18 décembre 2011

D'ici là en écoute



















C'est avec un très grand plaisir que j'ai découvert hier la mise en ligne, par Pierre Ménard, des enregistrements  des textes lus le 15 octobre dernier au salon de la revue, lors de la présentation de d'ici là par Joachim Séné. Ils se trouvent dans la rubrique Poésie sur écoute du site de Pierre, Liminaire. On peut y découvrir l'ensemble des textes (durée : 25 minutes) ou écouter chaque son en lisant, si l'on veut, le texte en question. 

Mon idée, lorsque j'ai effectué cette sélection, fut de choisir des textes parus dans chaque numéro de la revue tout en faisant entendre des voix différentes les unes des autres. Textes liés entre eux, me semble-t-il, par l'idée de traversée et le souci du rythme ; textes que j'aime et que j'espère, ainsi, faire mieux connaître.

On y trouve : une demi-pénombre, un trait de bitume noir, des lièvres poétiques, des pensées rapides, du silence parasité par le bruit, des ondes, du papier froissé, un jeu de paravents, une force irrésistible, un scribe et sa femme, un noisetier, le pain et le journal, la ligne d'horizon. Et j'ajoute ici, en guise de jeu de piste, le montage photo de l'un des auteurs.

vendredi 16 décembre 2011

Décor Lafayette #11















Repères : l'entrée en sous-sol, la jonction métro/grand magasin, les escalators

Tapis roulant ? Ah non. Pas encore. Lui rappelle ce cri, cette crise dans le métro tout à l'heure : assez.

jeudi 15 décembre 2011

Décor Lafayette #10



















grincement de tourniquet et pas sur talons hauts qui martèlent, rythment, une phrase détonne "Allez on y va" et bip de la machine, rire aigu d'une jeune fille

mercredi 14 décembre 2011

Décor Lafayette #9















Au carrefour Louis Blanc, on pourrait hésiter, prendre à gauche vers la gare de l'Est, il y aurait à faire. Mais si c'est vraiment le grand magasin qu'on réclame, alors il faut poursuivre

mardi 13 décembre 2011

Décor Lafayette #8
















Postulat : la maison est une femme, nue, cachée dans l'herbe du jardin. Un chapeau ombre son visage. Son sourire, trait rouge sur trait blanc, dessine un triangle.  

lundi 12 décembre 2011

Lundi, jour de Dita Kepler









































































































Je l'ai cherchée, l'ai retrouvée à l'endroit où je l'avais laissée - sur la simplicité elle m'a dit quelque chose. C'était jour de marché, lundi. Suis entrée dans la troisième ville (une ville / un pont / une ville / des allées / une ville), elle m'attendait, nous avons traversé. En face, une marchande de visages dont je ne parlerai pas ici ne proposait que du sucre, des vêtements de poupées. Dita et moi sommes parties poches vides, sans ancêtres à collectionner - c'étaient ces visages, que nous aimions acheter.

Auparavant, elle avait dû quitter l'impasse. Quelques mois plus tôt, elle avait commencé d'y parler avant de s'arrêter net (résister au bruit du périphérique mais pas en rajoutant du bruit, avait-elle expliqué : je crois qu'elle mentait). Je pensais que depuis elle s'était réfugiée dans une arrière-salle, dans la rue en pente avant les grandes tours. Non. J'ignore ce qui lui a fallu de force pour venir à moi, s'extirper des lieux. 

Nous avons fui la troisième ville. C'était la deuxième qui nous importait. 
Rue déserte, pub lounge. Ca sentait la banque, c'était exotique. Nous nous sommes lassées.

En retrouvant le carrefour, les trottoirs, la foule, nous avons compris : c'était des adieux, des au-revoir au moins, qu'on exigeait de nous (décor et jeux de piste, so long). Plus on avançait, plus vent, froid, fatigue la jetaient dehors. Un avatar, pourtant, ça ne ressent rien ?

Que faire ? Je ne savais plus.

Puis il s'est passé quelque chose. Rester et partir est devenu possible. 
Dita Kepler s'est reconstituée. 
Hop. Envol.
Qu'on ne me transforme pas en bruit, a-t-elle demandé.
Très bien. C'est noté.

Décor Lafayette #7















repère : enfant oublié au rayon fast food

Le petit se dit que c'est le moment de se tenir au plus près, d'aller vérifier s'il y a une prairie à travers les vitres

dimanche 11 décembre 2011

Ce serait

liberté totale, pas de compte à rendre, rien 
rien à soumettre au jugement d'autrui 
ni au sien 
(surtout au sien ? c'est bien possible)
avancer sans savoir sans conscience de cette avancée si quelque chose au bout 
(qu'est-ce que c'est que cette construction passive ?) 
apparaîtra
(apparaîtra ? car c'est magique ? non)
sans savoir, donc, si l'on aura ou non fabriqué quelque chose à la fin 
à la fin 
soyons simple
ce serait bien s'en foutre 
et avancer

un lieu un temps donné et tout le reste autour

cela s'appelle Dita Kepler
c'est demain

vendredi 9 décembre 2011

Décor Lafayette #6












Tu oublieras chaque mot pesé par le grand magasin, même le plus simple.

jeudi 8 décembre 2011

Décor Lafayette #5















château-fort château de princesse chapiteau de cirque bottes de sept lieux banquise bois d'ébène mer bateau de pirate

mercredi 7 décembre 2011

Décor Lafayette #4















que le décor fasse tuteur, freine la chute, c'est tout ce qu'on lui demande

mardi 6 décembre 2011

Décor Lafayette #3



















repères : XVIIIe siècle - vendre des marchandises, exposer des monstres (ici, une géante)

qu'a-t-elle pu vivre avant d'arriver de sa Prusse, d'être installée dans le camp des Tartares, place du Palais Royal ?

lundi 5 décembre 2011

Décor Lafayette #2















De la douceur ou rien que le tumulte, grondement, s'évanouir de fatigue dans les escalators, trop de tout et d'ennui ? 

dimanche 4 décembre 2011

Décor Lafayette #1

J'entame aujourd'hui (peut-être) une nouvelle série sur ce blog : cent phrases, ou fragments, tirés de Décor Lafayette, le premier de trois textes consacrés à la notion de décor. C'est une expérience, je ne sais pas encore si j'irai au bout, si je tenterai ou non le rythme quotidien, comme le fait par exemple Christine Jeanney avec ses Todo Listes.

Ces phrases ne se suivront pas et pourront provenir de n'importe où dans le texte (je ne l'indiquerai pas). Si je peux, j'essayerai de leur joindre, à chaque fois, une photo. Cela n'est pas certain non plus.

J'ai l'impression depuis quelque temps que Décor Lafayette, pour exister, devra se présenter sous plusieurs formes, qu'il est même fait pour ça.

Voici donc l'une d'entre elles.
Essayons.

(et un jour, à force d'extensions, transformerai ce blog en site, oui, il le faudra bien !)

*











Noir et blanc, avec hachures grises pour figurer les creux (la reproduction est mauvaise), il aligne six étages, un sous-sol, des combles, deux coupoles parallèles qui dominent les entrées où se pressent des hommes en habit, des femmes en crinolines suspendus dans le vide.

jeudi 1 décembre 2011

Matin et soir

Demain, le matin, ne pas savoir ce qui se dira à l'université de Limoges sur Franck lors du colloque franco-italien "Espaces urbains et périurbains dans le récit contemporain 1989-2010", en avoir simplement une petite idée.




(Par les lieux receler, déceler : Anne Savelli, Franck (ou la poésie), tel est le titre de l'intervention de Chetro de Carolis,  de l'université de Rome La Sapienza, eh oui )






elle sait, je crois, où j'ai caché les alexandrins



















Le soir, ne pas savoir s'il faudra lire ou non Tu n'es jamais seul/e dans la nuit à la librairie Longtemps, à Paris ; savoir, cependant, qu'on y sera














entre temps...


merci à Annalisa Bertoni de l'université de Limoges
Gilles et Olivier d'Antidata
ainsi qu'à Gilda 

mercredi 30 novembre 2011

Dans le magasin à fiction

Il s'appelle magasin de fiction mais je dis à, je dis même magafiction, finirai par le quitter, alors avant, ces phrases happées au vol.















Christian Prigent Commencement

Premier matin par où commencer bonjour mes beautés. Un pied puis l'autre dans la descente du ciel en peau de lit c'est en poil d'ours qu'est ma pensée j'ai chaud d'une crasse de nuit bonjour mes beautés par où démarrer. Une brosse à dents et des savons c'est peu pour les calculs formels du jour, le temps voué à l'action, la perfection de la conjugaison. Je descends du lit, je sors fripé de la peau de nuit.

Jean Rolin, L'Organisation

A la fin du mois de décembre, comme les fêtes approchaient, je pris la décision de me suicider si, à cette occasion, je ne me trouvais pas une fiancée.


William Faulkner Le Bruit et la fureur

Je continuai ma route. Puis je me retournai. Elle était derrière moi. - Tu habites par ici ? » Elle ne répondit pas. Tout en mangeant, elle avançait à mes côtés, sous mon coude pour ainsi dire. Nous continuâmes. Tout était calme.

Marguerite Duras, Le Ravissement de Lol V. Stein

Elle dort toujours, dans la même position. Il y a une heure qu'elle dort. La lumière penche un peu. Ses cils font une ombre. Il y a un peu de vent. Sa main est restée à l'endroit où elle s'est endormie, un peu plus enlisée dans le sable, on ne voit plus ses ongles.

Annie Ernaux, Se perdre

11 heures moins 10. Cela fait quarante minutes qu'il est parti. Ranger. Désespoir de tout cela, je veux dire du bonheur et de la perte. Vie stupide, évidemment.

Samuel Beckett, Comment c'est

tout ça entre autres choses tant d'autres mal dites mal entendues mal retenues à seule fin que soit possible blanc sur blanc trace de tant et tant de mots mal donnés mal reçus mal retrouvés mal rendus et à qui l'oreille dans ces conditions le don de comprendre le souci de nous les moyens de noter quelle importance

Eugène Savitzkaya, En vie

Rien d'extraordinaire ne se produira. L'extraordinaire n'aura pas lieu. Ou alors il a déjà cours, progressif comme un épanouissement ou un étiolement et fondu dans la vie courante comme une feuille dans le feuillage, et l'appréhender c'est comme décider de distinguer cette feuille parmi toutes les autres, d'en préciser la forme, la position sur la branche, le bord dentelé, la couleur changeante et d'en suivre les métamorphoses, jour après jour, jusqu'à sa chute sur terre et sa transformation en humus ou en cendre. Ainsi, une fois pour toutes, on aura vu l'extraordinaire tomber et se dissoudre dans la terre commune et y perdre ses principales caractéristiques, son apparence, ses raisons d'être.

Nathalie Sarraute, Entre la vie et la mort

Les mots maintenant sont comme des particules d'acier qui viennent s'aligner le long des contours aimantés d'un dessin. D'une forme gravée en lui depuis longtemps. D'elle irradie une certitude, un apaisement.

mardi 29 novembre 2011

Vendredi, 19h, Tapage nocturne à la librairie Longtemps















19 heures, c'est un peu tôt pour un tapage nocturne ? Pour venir fêter la parution du dernier recueil des éditions Antidata, non, je ne crois pas.
Rappel : la librairie Longtemps (star des requêtes de ce blog) est située 22 avenue Mathurin Moreau, métro Colonel Fabien, ligne 2, à côté du siège du Parti Communiste. Elle jouxte une boulangerie qui tente d'implanter la machine à pain du nouveau millénaire et dont la précédente vendeuse faisait une thèse sur Proust.














(on aura compris que je suis légèrement du coin)















S'il y aura des lectures ? On verra. A boire, c'est certain.
Tapage nocturne compte quinze nouvelles sur la nuit écrites par Tatiana Arfel, Cécile Coulon, Christophe Despaux, Sébastien Gendron, Jean-Claude Lalumière, Malvina Majoux, Gilles Marchand, François Martinache, Olivier Martinelli, Stéphane Monnot, Olivier Salaün, Christophe Ségas, Vincent Séguret, Jean-Baptiste Seigneuric et la régionale de l'étape, comme on dit...
A découvrir vendredi.

mercredi 23 novembre 2011

Autour de Franck journal, #5

un twit de Pascal Jourdana







une présentation sur le blog d'ePagine en compagnie d'autres livres 100 % numériques par Christophe Grossi 







et l'ensemble de Christine Jeanney dont j'ai déjà parlé, #en vues fugitives, Franck / Anne qui comprend maintenant cinq textes. 
Dans le premier nous marchons, dans le deuxième nous dessinons, dans le troisième sommes séparés, dans le quatrième il tombe, dans le dernier il s'agit de résister.
(et dans ce nous sommes deux, sommes trois, sommes tous il me semble)










Grand merci à eux de leur soutien. On sait que la vie des livres est difficile, celle des numériques plus encore. Chaque signe est précieux.

mardi 22 novembre 2011

Vers le jardin école

Où l'écriture peut conduire, en quels points du monde, vers quels visages, voix, êtres vivants et paysages, est une question que je ne cesserai jamais de me poser.














Ici, ce matin, ce serait se rendre au Canada ? Non, mais c'est ce qu'inspirent les fenêtres du lycée horticole de Montreuil, tout en haut de la ville, où je vais aller animer quelques séances d'atelier d'écriture cet hiver.















Merveille de merveille : des serres partout.
































(ce lieu est fait pour moi : ne pas le dire, ne pas l'écrire, par superstition)


















Puis se laisser conduire vers le jardin-école, dans la rue du même nom.



























Collecter des trésors.

mercredi 16 novembre 2011

Autour de Franck journal, #4















J'envoie des mails pour dire qu'il est paru, on me répond ou non. Peut-être ces messages donneront-ils lieu un jour à de nouvelles rencontres ? Peut-être pourrons-nous, dans une ville, dans une autre, reprendre cette lecture croisée ? Et écrire sur ces villes, qui sait ? 

Où ce nouveau texte peut-t-il donc mener ?

Dans la fiction nantaise, dans l'ailleurs de mon livre et ce 17 septembre qui se trouve partout, Christine, elle, poursuit

(photographie : par la vitre. Ne pas s'être arrêté-e à Nantes)

mardi 15 novembre 2011

Aux Folies, quand il parlait d'Hubert Nyssen



















Je me souviens de la place que nous occupions, lui et moi, ce jour-là, aux Folies de Belleville : juste à côté de la table d'où parfois, tôt le matin, je regarde aujourd'hui les camions, les cyclistes grimper en direction de la rue des Pyrénées. 
C'était l'après-midi. Pourquoi nous être retrouvés là, alors que nous passions tout notre temps à la Sorbonne ? J'habitais Jourdain, oui, mais lui ? A Télégraphe, peut-être, il me semble que ça me revient. Partage de la ligne 11 qui relie Les Lilas à la station Châtelet, entraîne au centre-ville vers le quartier Saint-Michel (les PUF, Gibert, la librairie Compagnie, qu'il vénérait, le Champo et l'Action Christine). C'était avant qu'il ne réussisse les concours, ne devienne professeur, n'achète une maison au milieu des champs.

Nous étions étudiants en lettres et voulions devenir écrivains. C'était clair, net, ça et pas autre chose.

Cet après-midi-là, il m'a parlé d'Hubert Nyssen, chez qui sa soeur venait d'effectuer un stage, et de Paul Auster dont nous découvrions les romans. De  Nina Berberova, aussi ? Sûrement, je ne sais plus. Il s'était rendu chez Nyssen durant l'été et lui qui jusque ici ne jurait que par les éditions de Minuit au point, je crois, de lire tout ce qui paraissait, en était revenu ébloui. 
Je me souviens de son enthousiasme (brusquement, notre place au café se décale, nous ne sommes plus au même endroit. Il est possible que je condense quatre ou cinq souvenirs en un seul). Son enthousiasme, donc, pour l'homme et pour le lieu : il avait dormi chez lui, au milieu des livres. Devenir éditeur, à son tour, et ailleurs qu'à Paris ? Pourquoi pas ?
Je me souviens aussi, et c'est assez absurde, de ce qu'il disait de sa soeur : douée en langues vivantes, voyageuse, dotée de toutes petites mains. Les miennes, les siennes à lui, étaient petites aussi, ni mains de pianistes ni mains de travailleurs. Pourquoi la conversation avait-elle bifurqué ? (durant le stage s'agissait-il de fabriquer les livres ?). Bref, nos mains, la tasse, la soucoupe, la cuiller et le sucre sur la table bancale du café Les Folies.

Nous nous sommes beaucoup écrit pendant qu'il était à l'armée. Parlions écriture, lectures, lectures et écriture, ainsi de suite. Il a passé les concours. J'ai renâclé.
Il a réussi le Capes, a commencé à gagner de l'argent, s'est acheté cette maison au milieu des champs, la voiture pour y accéder. Nous nous sommes perdus de vue.

Parfois je tape son nom dans un moteur de recherches. Aux dernières nouvelles, il est toujours professeur. Ecrivain ? Je ne l'ai pas trouvé. Mais peut-être écrit-il sous un autre nom que le sien ?

Vit-il toujours au milieu des champs ? Et qu'a-t-il ressenti hier, quand il a su la mort d'Hubert Nyssen ?

*

Notes prises après avoir lu le très beau texte de Christophe Grossi, Le Catalogue d'Hubert Nyssen (lire à 20 ans), sur son site, Déboîtements.

lundi 14 novembre 2011

Autour de Franck journal, #3



















Franck et moi, toujours, réinventés par Christine Jeanney : y retrouver nos géographies parallèles et chancelantes, Lille, Loos, Arras, Béthune, ailleurs, ici et .

(photographie : Lille, 2009, rue Esquermoise)

dimanche 13 novembre 2011

Autour de Franck journal, #2

(je n'ai aucune idée de la fréquence de ce nouveau journal) (celui de la parution de Franck, dans la ville haute, est en déshérence, il faut que je m'y attelle à nouveau...) (c'est fait, depuis)

Week-end de 11 novembre, Autour de Franck à peine paru et déjà il se passe des choses, non des moindres. Nous voici en vues fugitives, à Béthune vers la Grand place, lui et moi réinventés. Celle qui nous réinvente se nomme Christine Jeanney et j'ai toute confiance en elle. Je la suis à Wimereux, de nuit (n'ai jamais vu la nuit à Wimereux, ville quittée deux fois entre chien et loup) tandis qu'elle nous suit près de la rue d'Aire. Franck dix ans avant (Thierry à la gare de l'Est), puis dix ans après (Christine à Béthune) : les lieux ont pouvoir d'envoûtement.

"(...) Hôtel Le Vieux Beffroy, à l'angle de la rue Albert 1er et vers la rue Sadi Carnot j'avance, tour carrée rouge, je m'en souviens, la place pavée, l'impression vraie ou fausse qu'elle se décline au centre, centre, centre d'arrêt, justement, et c'est tout droit ou presque, au bout de la rue d'Aire, que Franck marche (...)"















Dans le livre (Franck) (rythmique du prénom, toujours), il manque sa voix, son corps, deux phrases le disent, dont Franck Queyraud s'empare à son tour. Cette impression de ne pas t'avoir vue depuis la fin du Mur de Berlin. Nous avions vu les Bad Seeds accompagnant Nick Cave. Il y avait une équipe de cinéma qui tournait un film avec une histoire d'anges écrit-il.

Tant de choses résonnent, alors.

Les mots découverts sur Twitter, l'émotion à la lecture de ce qu'écrit Pierre Ménard pour présenter Autour de Franck sur Liminaire, la critique (avec citations) de Brigitte Célerier sur Babelio, tout cela me pousse à actualiser la ville haute. La suite de la lecture audio est ainsi accessible ici depuis hier : un seul fichier son pour un personnage parasite, homme énigme, en métamorphose (homme qui dort, fait la manche, tue...) et une photo. Si l'on observe bien, sont inscrites sur plaques la rue de Paradis (Avant Franck) et celle d'Hauteville (juste après).

samedi 12 novembre 2011

Autour de Franck journal, #1

Le 11 11 11 voilà que s'avancent les deux textes, les relis le soir et dans la journée sors à nouveau les agendas 88-90. Douze façons de plus de parler de toi et la treizième, ce serait par ton écriture, ta graphie, cinq ou dix lignes retrouvées à la date de la permission, sur la page de droite (permission de sortie, s'entend), faille dans le temps. Tu ne signes pas de ton prénom.














(les noms de la rue on les tait, interdiction de les donner)

Ton prénom c'est un livre, donc, aussi incroyable que cela paraisse.

vendredi 11 novembre 2011

Autour de Franck : avis de parution



















(avis à ceux qui ont lu et n'ont pas lu "Franck")

Autour de Franck, qui regroupe un de mes textes, un texte de Thierry Beinstingel et le fichier son de la lecture croisée que nous avons donnée tous deux à Montreuil en septembre dernier, paraît donc aux éditions publie.net. Comme je l'ai déjà dit ici, mon texte s'intitule Douze façons de plus de parler de toi et celui de Thierry Avant Franck. Intimement liés à mon livre paru l'an dernier, Franck, ils sont précédés d'une introduction qui explique comment le projet est né.

On peut si l'on veut, avant toute chose, lire la présentation que fait Pierre Ménard de Autour de Franck. Il revient en particulier sur la façon dont je travaille, par extensions ; y ajouter les articles postés par Thierry Beinstingel sur son site, Feuilles de route (déroulez la page notes d'écriture, vous y trouverez AdF par deux fois) ; ou encore se laisser porter par le bandeau "écrire". Ecrire à partir d'un texte qui n'est pas donné, c'est aussi de cela qu'il s'agit, en effet, histoire absente de Franck à reconstituer.

(ce livre est un puzzle aux pièces carrées, images issues de la Ville haute)

Je voudrais dire ici un mot de Douze façons de plus de parler de toi. C'est un texte très court fait de fragments dont la progression, qui peut sembler chaotique à première vue, suit cependant la trajectoire de Franck. On y trouve, à intervalles réguliers, des photographies prises sur la plage de Wimereux, station balnéaire située près de Boulogne-sur-Mer, lieu réinventé de son adolescence. L'humiliation, la mer : voilà ce qui m'a guidé.

Le texte de Thierry est très différent. Avant Franck, c'est, dix ans avant que ce dernier n'arrive à Paris, prendre comme lui des trains sans prévenir personne. Histoires de gares, de marches, d'errance, traversées de la frontière à l'âge de Rimbaud, avant, après Franck, au moment où les choix se font.

D'un récit à l'autre, la déstabilisation, peut-être. Oui, c'est le nom que je donnerais à ce qui nous unit.

Grand merci à ceux qui s'intéresseront à cet ensemble, ainsi, bien sûr, qu'à Pierre Ménard, qui accompagne ce projet de publication chez publie.net depuis plusieurs mois.

(et à ceux qui n'ont pas lu Franck, seraient intrigués : vous pouvez en entendre les 210 premières pages lues ici )


Détails techniques : le fichier son n'est accessible que dans le fichier epub. Si vous ne pouvez lire que le pdf, vous pouvez l'acheter sur le site de la librairie Immatériel qui contient une liseuse en ligne (accès streaming). Autour de Franck est également disponible, pour la modique somme de 2,99 euros sur publie.net, chez ePagine (epub), sur l'ibook Store d'Apple, ou encore chez Dialogues (au total, même, sur 80 plateformes de librairies numériques, me souffle-t-on dans l'oreillette).
Si vous avez des soucis pour entendre le fichier son, n'hésitez pas à m'envoyer un mail (athanorster arobase gmail.com)

mercredi 9 novembre 2011

Cowboy Junkies, Divan du Monde, hier



















Trois photos seulement, trois photos de secours parce que la carte SD de l'appareil oubliée dans l'ordinateur. 














La première de Margo à peine arrivée en scène, tasse de thé à la main, comme si de rien n'était (la tasse sera posée derrière le bouquet de fleurs).


















La deuxième de Michael, aussi flou que sur la pochette de The Trinity Session, dégaine adolescente, ne jouant qu'assis.


La troisième de Margo durant Sweet Jane.

Sweet Jane, le tube ? Bien sûr, reprise de Lou Reed qu'elle chantera, prévient-elle au début, après une succession de titres venus des trois derniers albums. Sweet Jane apparue au milieu du concert, immédiatement identifiable. De The Trinity Session on entendra également 200 more miles, que j'adore, et Working on a building, précédé d'une très longue et très envoûtante intro. 
Hommage à Vic Chesnutt, sans rien qui pèse.
De l'humour, toujours, sur cette propension à écrire et à chanter des chansons tristes.
Anti-stars au possible, les Cowboy Junkies, restés calmes de bout en bout (pas de Common disaster en vue).

La fin du concert arrive. On se demande, un peu déçus je pense, tous, on espère, attend. Ils reviennent en rappel (salle comble) : encore une chanson de l'un des trois derniers albums (ils ont pris le pari d'enregistrer quatre disques en 18 mois, en sont à trois).

Enfin, Misguided angel, qui est évidemment la chanson de mon livre (je n'ai jamais démenti quand on m'a parlé de Sweet Jane ou de To love is to bury, mais enfin, en vrai, c'est bien celle-là qui compte).
Et ce qui s'appelle la ferveur.